Alpha Oumar Baldé

Les taxis tricycle : une menace sur les routes de Conakry

Cher ami, je t’écris cette lettre parce que mon cœur a failli s’arrêter hier. La raison est simple : les taxis tricycle. J’étais dans l’un d’entre eux hier et j’ai failli y laisser ma vie. Il est temps de mettre fin à cette menace qui pèse sur la vie des habitants de la capitale guinéenne.

Je veux te faire part d’une expérience terrifiante que j’ai vécue récemment à Conakry : les taxis tricycle. Ces petits véhicules, également connus sous le nom de « Tuk-Tuk » ou « Bonbonna », sont devenus une véritable menace sur les routes de la capitale guinéenne. Il est grand temps de réglementer leur utilisation afin de garantir la sécurité de tous les usagers de la route.

Un comportement dangereux

Les « Bonbonna » de Canakry ne sont pas comme les « Tuk-Tuk » de Panam, où ils sont généralement utilisés par les touristes. Quoi ?

Ici à Conakry, les taxis tricycle se déplacent à une vitesse effrayante, zigzaguant entre les voitures et les piétons sans la moindre considération pour les règles de circulation. Leur petite taille leur permet de se faufiler dans les espaces les plus étroits, mettant ainsi en danger ma vie, ainsi que celle des autres conducteurs et des passants. Il n’est pas rare de les voir brûler les feux rouges, doubler par la droite ou encore emprunter les voies réservées aux piétons.

Photo : jedidiah jordan via Pexels.com
Photo : jedidiah jordan via Pexels.com

Ce comportement irresponsable est d’autant plus préoccupant que les taxis tricycle sont souvent surchargés. Ils transportent parfois jusqu’à cinq passagers, en plus du conducteur ! Cette surcharge nuit à la stabilité du véhicule et augmente considérablement les risques d’accident. Pourtant, des mesures ont été prises par les autorités pour limiter le nombre de passagers autorisés !

Des conséquences dramatiques

Les conséquences de l’utilisation anarchique des taxis tricycle sont dramatiques. Les accidents impliquant ces véhicules sont devenus monnaie courante à Conakry. Les victimes sont souvent des piétons ou des passagers d’autres véhicules qui se retrouvent pris au piège dans ces collisions évitables.

De plus, les taxis tricycle sont souvent en mauvais état, avec des freins défectueux et des pneus usés. Ces véhicules ne sont pas soumis aux mêmes contrôles de sécurité que les taxis traditionnels, ce qui accroît encore les risques d’accident.

La nécessité d’une réglementation

Face à cette situation alarmante, il est impératif que les autorités guinéennes appliquent les mesures pour réglementer l’utilisation des taxis tricycle. Il est nécessaire de mettre en place des contrôles stricts pour s’assurer que ces véhicules respectent les normes de sécurité et les règles de circulation.

pexels - Pramod Tiwari
Photo : Pramod Tiwari via pexels.com

De plus, il est essentiel de sensibiliser les conducteurs de taxis tricycle aux dangers de leurs comportements. Des campagnes de prévention et de formation pourraient être mises en place afin de les inciter à adopter une conduite plus responsable et respectueuse des autres usagers de la route.

Enfin, il convient d’envisager des sanctions plus sévères pour les conducteurs de taxis tricycle qui ne respectent pas les règles de circulation. Des amendes dissuasives et la suspension du permis de conduire pourraient être envisagées pour les récidivistes.

Espérons que les autorités prendront rapidement les mesures nécessaires pour remédier à cette situation.

Bien amicalement,


La retraite bien méritée des VPN en Guinée

Après des mois de services rendus à la nation paradisiaque, les VPN ont mérité une retraite digne de nom. Espérons que nous ne serons pas contraints de les rappeler pour une future urgence nationale. Et espérons que c’est bel et bien d’une retraite dont il s’agit, pas d’un congé dû à la soirée TikTok de Mimiche Diabaté !

Les VPN au secours des Guinéens dans un contexte de restriction de l’internet

Depuis le 24 novembre 2024, l’accès au web et aux réseaux sociaux était limité à l’intérieur de la Guinée. Pour pouvoir accéder à l’internet, les utilisateurs étaient obligés de se tourner vers les VPN pour contourner cette censure imposée par les autorités qui n’ont alors fourni aucune explication claire et cohérente.

Les VPN, ou Réseaux Privés Virtuels, ont été des alliés indispensables pour de nombreux utilisateurs lorsqu’il s’agissait de contourner les restrictions géographiques et accéder à des contenus bloqués en Guinée et de protéger leur vie privée en ligne.

Les VPN ont été mis à rude épreuve ces derniers mois, alors que de plus en plus de personnes travaillant à distance cherchaient des moyens de maintenir leur business sur les réseaux sociaux afin de pouvoir gagner leur pain quotidien. Ils ont également été sollicités pour protéger les données sensibles des entreprises, permettre aux employés d’accéder aux ressources internes à distance et garantir la confidentialité des communications.

Un épilogue marqué par le rétablissement soudain de l’internet

Les restrictions d’accès à internet en Guinée, imposées il y a trois mois, ont été levées dans la nuit du jeudi 22 à vendredi 23 février, quatre jours après la dissolution du gouvernement. Ce rétablissement soudain de l’accès à internet a créé la surprise. Depuis cette date, les VPN peuvent enfin prendre leur retraite bien méritée. Ils peuvent se reposer et se détendre, sachant qu’ils ont rempli leur mission avec succès.

Cependant, il est important de noter que la retraite des VPN ne signifie pas que nous devons oublier leur importance. Ils restent des outils précieux pour protéger notre vie privée en ligne et garantir la sécurité de nos données et surtout : ils permettent de contourner la censure ! Il est toujours recommandé de les utiliser lorsque nous nous connectons à des réseaux Wi-Fi publics ou lorsque nous avons besoin d’accéder à des contenus bloqués dans notre région.

Les VPN, ces alliés qui n’ont pas fait que du bien aux Guinéens

Il est également essentiel de mentionner que les VPN ne sont pas parfaits. Ils peuvent ralentir votre vitesse de connexion et certains services en ligne peuvent les détecter et les bloquer. Il est donc important de choisir un VPN fiable et de qualité, qui offre des vitesses de connexion rapides et une large gamme de serveurs dans le monde entier.

De plus, il est important de se rappeler que les VPN ne sont pas une excuse pour se livrer à des activités illégales en ligne. Bien que les VPN puissent masquer votre adresse IP et rendre notre activité en ligne plus anonyme, ils ne nous protègent pas contre les conséquences légales de nos actions.

En conclusion, les VPN ont droit à une retraite bien méritée après avoir servi la nation paradisiaque pendant trois mois. Ils ont été des alliés essentiels pour contourner la censure d’internet en Guinée et protéger notre vie privée en ligne et garantir la sécurité de nos données. Cependant, il est important de ne pas oublier leur importance et de continuer à les utiliser de manière responsable et légale.


Guinée : tous les membres du Gouvernement étaient aux couleurs du Syli sauf un

Le Conseil des Ministres s’est tenu ce vendredi 19 janvier 2024 au Palais Mohamed V. En raison de l’actualité, le Président de la République ainsi que les membres du Gouvernement étaient vêtus de tenues aux couleurs du Syli national. Tous, sauf un :

Guinée : tous les membres du Gouvernement étaient aux couleurs du Syli sauf 1
Guillaume Hawing, Ministre de l’Enseignement Pré-Universitaire et de l’Alphabétisation

Cette image m’amène à me poser quelques questions :

1 – Qu’est-ce que le Branding national fait à côté des couleurs de la France ?

2 – Pourquoi le maillot de la Guinée est sous celui du Branding-France ?

3 – Monsieur le Ministre, Guillaume Hawing, supporte quelle équipe, dans cette Coupe d’Afrique des Nations, la France ou la Guinée ?


Paradis contraint : cinquante jours de défis entre censure, carburant et football en Guinée

Cinquante jours d’internet restreint en Guinée. Depuis le 24 novembre dernier, l’accès au web et aux réseaux sociaux est limité à l’intérieur du pays. Mon ami, voici mes 3 réflexions sur »le paradis ».
En Guinée, les réseaux et l'accès à internet sont perturbés et très restreints depuis le 24 novembre 2023. (Image d'illustration).
En Guinée, les réseaux et l’accès à internet sont perturbés et très restreints depuis le 24 novembre 2023.
(Image d’illustration). CC0 Pixabay/LoboStudioHamburg

Cher ami,

C’est avec une joie sincère que j’ai appris ton projet de visiter notre pays, désormais fièrement baptisé Paradis. Depuis ta dernière visite, beaucoup de changements ont eu lieu, et la capitale s’épanouit à travers des images splendides partagées sur les réseaux sociaux (merci à Adobe et l’Office National du Tourisme) ! Bref, avant que tu ne réserves ton billet d’avion, quelques informations importantes méritent ton attention.

À court d’essence : les défis du quotidien pour se déplacer au Paradis

Côté déplacement en voiture, ça risque d’être un peu galère. Depuis la tragique explosion du 18 décembre dans le dépôt d’hydrocarbures du port de Conakry, le pays a plongé dans une pénurie d’essence sans précédent.

💡 Si tu n’as pas encore vu ces images sur les réseaux sociaux, sache que ceux qui ont tenté de les partager ont rencontré des difficultés, comme je l’explique dans le point suivant.

Les obstacles logistiques ont également retardé l’arrivée des 50 millions de litres de carburant promis par la Côte d’Ivoire quelques jours après l’incendie du dépôt de Kaloum. Face à cette situation, le gouvernement cherche à se justifier alors que la colère gronde dans le pays. Les Guinéens sont contraints d’attendre de très longues heures aux stations-service pour obtenir les 25 litres autorisés, provoquant ainsi une flambée des prix du carburant sur le marché noir.

Les pompiers surveillent l’incendie après une explosion dans un terminal pétrolier à Conakry, en Guinée, le 18 décembre 2023. 
© Reuters/Stringer

Coupure numérique : les 50 jours de censure sur internet en Guinée

Ici au Paradis, les citoyens n’ont pas #DroitALinternet, et même les touristes sont touchés par ce mal commun. C’est un peu comme si on te disait « Déconnecte-toi ! » Oublie les lives, les streamings à gogo, YouTube, TikTok, Facebook, Instagram, et je n’évoquerai même pas X (ex-Twitter). Les réseaux sociaux, de même que certains sites web d’information, télés, et radios, sont tout simplement soumis à la censure. Ne me demande pas pourquoi, car même moi, je n’en ai aucune idée. Tout ce que le Gouvernement a avancé, c’est que c’est c’est « au nom de la sécurité nationale ».

💡 Avant de t’envoler, je te conseille vivement d’installer un bon VPN. Cela te permettra de garder le contact avec tes proches une fois que tu seras ici.

Des justifications qui ne tiennent pas la route, comme l’a démontré avec aisance un Villageois 2.0. J’aimerais d’ailleurs avoir ton avis sur cette situation. Est-ce que le gouvernement doit confisquer l’internet à plus de 13 000 000 d’habitants en raison de rumeurs propagées par un seul vidéoman ou un groupe de vidéomen, au nom de la sécurité nationale ? Maintenant que tout est connu, et que la Direction de la Communication et de l’Information (DCI) a sorti son blockbuster, dont les acteurs principaux sont un militaire (bien sûr qu’il porte un béret rouge!), un éleveur, une commerçante, un manager d’artiste et même un élève !

Lueur d’espoir sur le terrain : le Syli national brille malgré l’obscurité

Le défenseur guinéen Sekou Sylla se bat pour le ballon avec l’attaquant camerounais Franck Magri lors du match de football du groupe C de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2024 entre le Cameroun et la Guinée au Stade Charles Konan Banny à Yamoussoukro le 15 janvier 2024. AFP – ISSOUF SANOGO

La troisième et ultime mise à jour nous amène au Syli National. Les internationaux guinéens, l’équipe de football Guinéenne, ont récemment démontré leur maîtrise en dominant le lion indomptable du Cameroun malgré une infériorité numérique. Une prouesse remarquable qui laisse entrevoir la possibilité que la Coupe d’Afrique trouve sa place au Paradis cette année.

Maintenant, peut-être te demandes-tu quel lien existe entre le Syli National et la crise actuelle au Paradis. Eh bien, le Syli représente bien plus qu’une équipe de football. Quand tout va mal, il reste le Syli.

Si tu as le privilège de venir au Paradis, sache qu’après chaque victoire de notre Syli National, les rues seront envahies par les supporters. Chants et danses rythmeront ton quotidien pendant cette CAN, tu dois t’y préparer. Anticipe également les « embouteillages » humains occasionnés par la liesse populaire lorsque le Syli remporte un match.

💡 Alors, puisque tu t’apprêtes à nous rendre visite, n’oublie pas d’acquérir un maillot du Paradis pour soutenir les futurs champions d’Afrique !


Quelle contraception utilisez-vous ?

Les filles, quelle contraception utilisez-vous ? C’est la questions que j’ai « osé » poser à un groupe de jeunes filles !

Photo by Emmanuelvia Iwaria

Oumou, Adama et Kadiatou sont assises sur un rocher au bord de la plage. Je me suis rapproché d’elles en me présentant pour entamer une conversation avec elles. Au cours de cet échange, j’ai abordé le sujet de la contraception en posant la question suivante : les filles, quelles contraception utilisez-vous actuellement ?
Tandis-que je ne m’attendais à aucune réponse de leur part, ou à quelques réticences voire à de l’hostilité, j’ai été agréablement surpris par les réponses qui m’ont été données.


La première réponse vient de Oumou, la plus âgée d’entre elles et la plus charmante. Elle me répond sans détour : « Moi je suis protégée. J’utilise de l’anti-balle[*]. J’ai été à l’hôpital et mon médecin m’en a posé un, là sous le bras. Il m’a dit qu’il n’y avait aucun danger sur la santé et que cela m’empêcherait de tomber enceinte. Il m’a bien expliqué en détail comment cela fonctionne. Et depuis, je n’ai plus peur de tomber enceinte. Mais, cela ne m’empêche pas d’utiliser le préservatif, surtout quand c’est pas mon chéri. Oui, des chéris, j’en ai plusieurs et je l’assume parfaitement ».

Pour Adama, la méthode naturelle est toujours la meilleure : « Ben, je me planifie de manière naturelle. Car, je n’ai pas confiance aux produits qu’on nous envoie ici en Afrique. Même s’il sont vendus en pharmacie et tout, moi je n’ai pas confiance. Je compte mon cycle menstruel.
Je n’utilise pas non plus de préservatif, car mon copain et moi sommes fidèles l’un à l’autre. J’ai confiance en lui, et il ne me trompe jamais. C’est pourquoi je préfère utiliser mon application pour gérer mon cycle et savoir quand est-ce que c’est bon de le faire, et quand est-ce qu’il ne faut pas qu’on fasse le rapport. À mon avis, la meilleure méthode de contraception, c’est le naturel ! ».

Et c’est au tour de Kadiatou, la plus jeune d’entre-elles, de donner son opinion :
« Moi, je ne me planifie pas du tout. Je n’en ai pas besoin puisque je ne suis pas encore mariée et je n’ai même pas de copain. D’ailleurs, je pense que je ne me planifierais pas si cela arrivait, mon mariage, bien-sûr ! J’aurais plein d’enfants, j’adore les enfants. Mon souhait, c’est d’avoir 6 ou 8, trois garçons et trois filles, voir plus !
Et si mon mari veut pas avoir plein d’enfants, c’est qu’il ne m’aime pas. Je ne me marierai jamais avec ce genre d’homme. ».

Coucher du soleil, Alpha Oumar Baldé CC

Nous échangeâmes sur plusieurs autres sujets aussi riches que variés en admirant l’horizon qui nous offrit un magnifique couché du soleil. Une compagnie que j’ai appréciée, surtout en Afrique, plus particulièrement en Guinée où il est rare de trouver des jeunes filles aussi ouvertes d’esprits et qui expriment librement leurs pensées, sans gènes et sans tabous.

[*] anti-balle : nom donné au contraception sous-cutanée (DMPA-SC).


Le projet SWEDD a renforcé mes capacités en CCSC, et bien plus !

En tant que membre de l’Association des Blogueurs de Guinée (ABLOGUI), j’ai participé à un atelier du projet SWEDD qui s’est tenu du 04 au 07 juillet 2023 à Mamou, ville carrefour située en moyenne Guinée. Et grâce à cet atelier, j’ai bénéficié d’un renforcement de mes capacités en Communication pour le Changement Social et Comportemental (CCSC), les thématiques SWEDD et le dividende démographique.

C’est quoi le SWEDD, quelle est sa mission et quelles sont les thématiques que nous avions abordées au cours de cet atelier à Mamou ? Je vous en dirai tout à travers ce billet de blogue…

L’atelier portait sur “le renforcement des capacités des journalistes, locuteurs en langues nationales, influenceurs web sur les concepts clés de la communication pour le pour le changement social et comportemental, les thématiques SWEDD et le dividende démographique”. Un atelier au cours duquel j’ai bénéficié aux côtés d’une trentaine d’hommes et de femmes de médias ainsi que d’artistes et influenceurs, plusieurs notions ont été abordées. De nouvelles connaissances pour certains et qui venaient approfondir les notions déjà apprises pour d’autres dans le cadre du projet. Un peu de pédagogie pour se familiariser avec les concepts clés et nous préparer à atteindre l’objectif du SWEDD.

Mais au fait, c’est quoi le projet SWEDD ?

Le projet Autonomisation des Femmes et le Dividende Démographique au Sahel (SWEDD), vise à accélérer la transition démographique dans l’objectif plus large de déclencher le dividende démographique et de réduire les inégalités de genre dans les pays bénéficiaires.

Le SWEDD est financé par la Banque mondiale et mis en œuvre par les États avec l’assistance technique Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), de l’Organisation Ouest Africaine de la Santé (OOAS) et l’Union Africaine (UA).

L’objectif de développement du projet est d’améliorer le niveau d’autonomisation des femmes et des adolescentes et leur permettre d’accéder plus facilement aux services de santé reproductive, maternelle et infantile de qualité dans les pays participants, et d’accroître la production et le partage des connaissances, des capacités et de la coordination régionale.

Les thématiques abordées au cours de cet atelier

Plusieurs thématiques ont été abordées au cours de cet atelier dont entre autres :

– La mise en œuvre d’une stratégie de Communication pour un Changement Social et Comportemental (CCSC) pour réduire les obstacles sociaux, économiques qui entravent l’autonomisation des femmes.

– Les compétences de vie et connaissances en santé sexuelle et reproductive ;

– Le maintien des filles à l’école pour augmenter le taux d’inscription et de rétention des filles à l’école en améliorant l’accès des filles à l’enseignement secondaire ;

– Améliorer l’accessibilité des contraceptifs au niveau communautaire ;

– Le dividende démographique et son impact sur nos communautés.

Et la suite ?

Les participants ont été répartis en quatre groupes de travail afin de s’exercer en appliquant les connaissances reçues sur le terrain. Ainsi, chaque groupe de travail a produit un article de presse, un reportage audio-visuel et même un poème sur le projet SWEDD.

Durant les travaux qui se sont déroulées dans une atmosphère conviviale, de solides relations socio-professionnelles sont nées. L’atelier a permis de créer une belle communauté constituée de talents qui œuvrent pour la promotion des thématiques SWEDD.

Par ailleurs, je précise que ce billet de blogue en est la preuve que les acquis sont déjà réalisés. Tous les participants se sont également engagés à renforcer leurs communications pour une plus grande adhésion des populations et des gouvernants aux objectifs du projet SWEDD.

Je termine ce billet par remercier l’Association des Blogueurs de Guinée ainsi que tous ses partenaires dont le projet SWEDD et l’UNFPA ainsi que la Banque Mondiale qui finance ce projet, ce qui m’a permis d’y participer et de bénéficier de ce renforcement de mes capacités.


Mutilations génitales féminines : c’est quoi et pourquoi persistent-elles dans nos sociétés ?

Fillette allongée sur les genoux d'une dame
Photo by Pablo via Iwaria

Chaque année, malgré les progrès réalisés dans le domaine de la lutte contre les mutilations génitales féminines (MGF) dans le monde et notamment en Guinée, ce sont près de 4 millions de jeunes filles qui continuent de subir ces pratiques néfastes pour leur santé. Et les prédictions s’annoncent très mal. En effet, on estime à 4,6 millions le nombre de filles qui seront victimes de ces pratiques d’ici l’année 2030. Mais d’où vient cette persistance et surtout pourquoi les MGF continuent encore d’être pratiquées dans nos sociétés dites « modernes » ? Question très pertinente, mais avant tout une petite définition des MGF s’impose…

Alors c’est quoi les MGF ?

Selon l’UNICEF : « les mutilations génitales féminines désignent toutes les interventions aboutissant à l’ablation partielle ou totale des organes génitaux externes de la femme ou toute autre mutilation des organes génitaux féminins pratiquées pour des raisons non médicales. »

Ainsi, parmi ces pratiques, on peut citer entre autres :

– l’ablation partielle ou totale du gland du clitoris ;

– l’ablation des petites ou des grandes lèvres ;

– l’infibulation qui consiste à coudre les petites ou les grandes lèvres pour ne laisser que le méat urinaire.

Les MGF ont la peau dure, et pas que !

Longtemps considérées par nos sociétés comme un rite de passage ou encore comme une condition préalable au mariage, les MGF sont des pratiques intimement liées à la tradition. Et de ce fait, certaines personnes pensent à tort que les MGF sont aussi des pratiques « religieuses ».

En Guinée, une fille qui n’est pas excisée se sent encore exclue de sa société. Elle se sentira marginalisée ou stigmatisée par ses amies et sa communauté. Les parents des jeunes filles doivent choisir entre suivre les us et coutumes de leurs aïeux ou l’abandon de ces pratiques avec la peur d’être mis à l’écart de leurs sociétés.

Que dit la loi guinéenne à propos de ces pratiques ?

En Guinée, l’article 407 du code de l’enfant prévoit que : « quiconque, par des méthodes traditionnelles ou modernes, aura pratiqué ou favorisé les mutilations génitales féminines ou y aura participé, se rend coupable de violence volontaires sur la personne de l’excisée.

Tout acte de cette nature est puni d’un emprisonnement de trois mois à deux ans et d’une amende de 300 000 à 1 000 000 de francs guinéens ou de l’une de ces deux peines seulement.

Les ascendants ou toutes autre personne ayant autorisé sur l’Enfant ou en ayant la garde qui auront autorisé la mutilation génitale féminine seront punis du des mêmes peines que les auteurs. »

Pourtant des pistes de solutions sont déjà proposées et appliquées…

En Guinée, à l’instar de tous les pays qui pratiquent encore les MGF, les pistes de solutions ont été proposées par les ONG et les gouvernements. Parmi celles-ci il y a la sensibilisation et l’éducation des populations à la base.

Ainsi, certaines communautés qui pratiquaient l’excision ont choisi d’abandonner librement cette pratique après avoir été sensibilisée sur les méfaits des MGF sur la santé. Des cérémonies de « dépôt de couteaux » sont alors organisées par les exciseuses, ce qui motive d’autres communautés voisines à emboîter le pas.

Longtemps considérées comme normales, les MGF sont de plus en plus dénoncées et condamnées. Malgré les dispositions prévues par la loi guinéenne, les MGF continuent d’être pratiquées en Guinée. Les peines encourues par les auteurs de ces crimes ne semblent pas les inquiéter. Et en parlant de peines, très souvent les auteurs de ces crimes ne sont pas du tout inquiétés dans nos sociétés. Il reste à savoir jusqu’à quand s’arrêteront définitivement ces pratiques dans nos communautés ?!


Éducation : La sixième 6ème assemblée annuelle de Winden Jangen Adlam Guinée se tiendra à Kindia

Winden Jangen Adlam, CC

Organisée par L’Association Winden Jangen Adlam-Guinée, la 6ème assemblée annuelle de l’écriture ADLAM se tiendra du 26 au 28 Décembre 2021 à la Maison des jeunes de Kindia.

L’ADLAM est un système d’écriture originale reconnu par l’État à travers plusieurs départements ministériels comme celui de l’Enseignement Pré-Universitaire et de l’Alphabétisation, celui de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat, ainsi que celui de l’administration du territoire et de la décentralisation.

Sur le plan extérieur, les institutions ainsi que des ONG telles que la commission nationale de l’UNESCO, l’Institut de Recherche linguistique Appliquée (IRLA), UNICOD Inter, Microsoft, l’université de Harvard et plusieurs pays africains et internationales, le reconnaissent et apprécient son importance et son originalité dans l’éducation et l’enseignement.

ADLAM a enregistré une avancée fulgurante dans le domaine de l’enseignement, des technologies de
l’information et de la communication. Il est intégré dans le système Android, Apple et Microsoft.
Cette rencontre est une série d’activités de formations, de sensibilisations, de vulgarisations, ainsi que de partage entre les différentes sections d’Adlam et dans une communion parfaite avec la population de
KANIA.

Au menu de ces 3 jours d’activités prévues par l’association, il y aura entre autres : des sessions de formations et d’apprentissage de l’Adlam, du sport, des sensibilisations, de dédicace et exposition d’ouvrages en Poular et aussi conférences débats.


[vidéo] Comment éviter d’être contaminé par la Covid-19 ?

Pour éviter d’être contaminé par la Covid-19 il faut se laver régulièrement les mains.

Pour cela nous pouvons utiliser de l’eau et du savon, ou de l’eau de javel ou encore du gel hydro-alcoolique.

Il faut porter correctement son masque. Le port du masque permet d’éviter d’émettre des postillons quand on parle ou quand on éternue.

Il faut aussi pratiquer la distanciation en évitant de se serrer les mains et en maintenant une distance entre nous.

Toussons et éternuons dans le coude !

Enfin, vaccinons-nous, le vaccin contre la Covid-19 existe depuis des mois et protège efficacement contre les méfaits de cette maladie.


TLP Guinée célèbre le 73ème anniversaire de la journée internationale des droits de l’homme

Photo: Alpha Oumar Baldé CC

La Journée des droits de l’homme est célébrée chaque année le 10 décembre, jour anniversaire de l’adoption en 1948 par l’Assemblée générale des Nations Unies de la Déclaration universelle des droits de l’homme.
C’est dans ce cadre que le mouvement citoyen Tournons La Page (TLP) Guinée a organisé un panel sur les droits de l’homme au sein de l’Université Nongo de Conakry (UNC). Ce panel qui était axé sur le thème : « Quelle place pour la jeunesse dans le processus de la transition politique en cours pour l’avènement d’un véritable état de droit ? » a connu la participation de nombreux étudiants et a été animé par d’éminentes personnalités à savoir : Docteur Ramadan Diallo, directeur exécutif adjoint du Centre International de Recherche et de Documentation (CIRD) et Maître Almany Samory Traoré, avocat d’affaire chez Sylla and Partner, enseignant chercheur à l’Université Général Lansana Conté de Sonfonia (UGLC-S).
Pendant les échanges, plusieurs questions ont été débattues dont voici l’essentiel…


Le processus de démocratisation de la Guinée


Prenant la parole, Maître Almany Samory Traoré a apporté plus de précision sur la notion de démocratie : « Il s’agit d’un processus par lequel un régime politique ou une institution s’efforce à mettre en pratique les principes démocratiques. Ces principes sont la bonne gouvernance, l’organisation des élections libres et transparentes, la lutte contre la corruption et surtout la lutte contre l’impunité. » Poursuivant, il a affirmé qu’il ne faut pas se limiter à ces questions-là pour parler d’une bonne démocratie, il faut également parler des questions de droits de l’homme et de l’alternance politique car c’est un élément essentiel de la démocratisation de ce pays.


Quelle place pour la jeunesse dans le processus de transition en cours pour l’avènement d’un véritable état de droit ?

Selon Docteur Ramadan Diallo : « savoir ce que la jeunesse peut faire au cour de cette période est une question très importante d’autant plus que la Guinée est composée majoritairement de jeunes qui représente environ 65 % de la population. La question qui se pose est celle de savoir quelle devrait-être la place de la jeunesse dans cette transition pour ne plus parler d’une autre transition. Parce que s’il y a un véritable état de droit et de démocratie en Guinée, on aura plus besoin de transition car la notion de transition renvoie en réalité à une situation exceptionnelle». « Or, a-t-il insisté, la jeunesse doit être un acteur majeur de la transition. Elle devrait être le dépositaire des acquis de la transition c’est-à-dire que tout ce que nous sommes en train de faire au cours de cette transition on devrait le faire pour que le fruit (le produit fini) revienne à la jeunesse. »


Poursuivant, il rappelle également que la jeunesse est déjà dans la transition et occupe une place importante dans celle-ci : « Pour l’une des rares fois dans l’histoire de la Guinée on a un gouvernent dans lequel la jeunesse semble très bien représentée puisque beaucoup de ministres ont moins de 45 ans. De même qu’il y a beaucoup de chefs de cabinets et secrétaires généraux dans les départements qui ont moins de 40 ans, chose qui n’était pas très visible dans nos gouvernements précédents. »

Alpha Oumar Baldé CC doudoufine.mondoblog.org

« Ce sont des conférences à encourager »

Oumou Diallo, étudiante venue assister au débat, nous livre ses sentiments : « ce sont des conférences à encourager. Même les plus myopes d’esprit savent que cette jeunesse est le salut de cette république. Nous sommes une alternative. Donc nous devons avoir une compétence pour sortir ce pays de tout ce bourbier »